lundi 5 janvier 2009

2009 : difficile de prévoir

A quoi peut-on s'attendre en 2009 ?
A plein d'imprévus, probablement ...
On peut, cependant (et sans certitude aucune) penser qu'un dogme est mort et enterré. Il s'agit du "cost killing" : Ce précepte, précédemment salué et souhaité par la spéculation, est, certainement, le principal responsable de la faillite de nombreuses entreprises et, tout simplement, de tout l'écroulement de l'économie, même la partie purement spéculative de l'économie. En quoi consiste-t-il ? A entretenir l'illusion qu'une entreprise, incapable de gagner de l'argent "par le haut" - c'est à dire en appliquant une marge normale, et rentable, sur ses productions - devra se rattraper ("par le bas") sur le dos de ses fournisseurs et de ses salariés en les menaçant, si besoin, de "délocalisations" ...
Il est mort pour plusieurs raisons, la première étant que, dans un marché en rétraction, il y a suffisamment de problèmes à affronter pour ne pas surajouter la gestion d'une délocalisation. Ensuite ? Ensuite, l'obsession du gain "par le bas" empêche le progrès (l'entreprise vit sur des acquis passés), limite les innovations. De surcroît, les pays vers lesquels les délocalisations ont été faites, outre qu'il ne s'agit pratiquement jamais de pays démocratiques, où aucune loi n'est gravée dans le marbre, ont augmenté leur propres coûts si rapidement que, pour la plupart, les précédentes délocalisations ne pourront jamais être rentabilisées. En plus, les entreprises, souvent imprudentes, qui ont cédé à cette mode, ont du faire face à de graves problèmes de qualité, de contrefaçons, de surcoûts de transport, de détournements de productions, voire de grèves ... etc. Tant et si bien que beaucoup sont revenues, éreintées. Le terme convenu est : "relocalisation" .
Que dire, encore, du défunt "cost-kiling" ? La réponse est venue (c'est surprenant !) des alter mondialistes : "Chacun a le droit de vivre, décemment, du fruit de son travail". Le commerce dit "équitable" était né et va se répandre partout en emportant tout sur son passage. Les acheteurs, de plus en plus, devront tenir compte de ce principe comme ils ont dû s'assurer que les produits qu'ils projettent d'acheter ne proviennent pas d'usines où des enfants font tourner les machines. Les fournisseurs, les chercheurs, les innovateurs, les entreprises à direction familiale vont reprendre les commandes que des conseils d'administration de groupes sans âmes avaient, imprudemment, laissées aux actionnaires avides de dividendes et, donc, de "résultats" immédiats, à n'importe quel prix, avec un minimum d'investissements matériels et humains ! Les fournisseurs, les salariés pourront, eux aussi, choisir leurs clients et leurs employeurs.
Cela ne se fera pas sans heurts. Tous ne sont pas prêts à s'adapter à ce nouveau monde. Beaucoup devront résister aux chants des illusions médiatiques dont "le Figaro Magazine" (l'évolution populo-gaucho-bobo du Groupe "Le Figaro" devient vraiment préoccupante. Pourquoi devrai-je continuer à y être abonné ?) se faisait le chantre dans sa dernière livraison : le supposé désenchantement des salariés vis à vis de la valeur "travail" ... Un "reportage" bâti sur du vent ! Ne pas oublier que, aux jeux olympiques, les compétiteurs français ont toujours des adversaires décidés à gagner les premières places ... Pourquoi, alors, ne pas inviter Alain Bernard, Amaury Leveau, à s'entraîner dans un hamac ? Il faudrait, au contraire, que Le Figaro invite les français à se retrousser les manches au lieu de les conforter, les inciter à une sorte de farniente mortifère ... Nous sommes revenus à une compétition mondiale et frontale plus dure qu'avant ! Gare aux flemmards !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire